Francois Pelletant news : Richard Ferrand, blâmé au sein de sa propre majorité

Qu’un chef soit critiqué par l’opposition, soit retour de François pelletant sur…

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Qu’un chef soit critiqué par l’opposition, soit. Qu’un chef subisse les foudres de ses propres bataillons, voilà qui est plus épineux. Mardi, la députée LREM Claire O’petit – désormais célèbre pour son expression sans filtre – est revenue sur le chahut qui a entouré l’élection de Thierry Solère au poste de questeur de l’Assemblée. À cette occasion, les députés LREM ont été accusés de s’asseoir sur la démocratie en élisant à cette fonction stratégique un proche du premier ministre, décidé à voter la confiance au gouvernement. L’opposition, furieuse de se voir dérober tous les postes importants, avait dénoncé un «hold-up institutionnel» et un «scandale démocratique». Ce mardi, Claire O’Petit a désigné un coupable pour ce capharnaüm: Richard Ferrand. «Il a été extrêmement défaillant», a déploré la députée sur le plateau des Grandes Gueules de RMC.

«Nous avions le choix entre Éric Ciotti et Thierry Solère. Et là, nous n’avons pas pris le temps de parler politiquement de ce qui allait se passer si nous ne votions pas pour un Républicain», a expliqué Claire O’Petit qui, comme ses collègues LREM se sentait politiquement plus proche du constructif Thierry Solère que du LR tendance droite forte, Éric Ciotti. Mais voilà, il y a des moments où les sympathies personnelles doivent s’effacer devant la stratégie politique et l’enjeu de cette élection, pour LREM, était d’apparaître comme une majorité respectueuse de l’opposition et donc, de voter pour Éric Ciotti. Et ça, Claire O’Petit aurait aimé que le président de groupe l’explique aux novices d’En Marche, elle comprise. «Richard Ferrand ne nous a pas réunis. Il n’y a pas eu de préparation avant. Il n’a absolument pas été à la hauteur, je suis désolée de le dire mais c’était une catastrophe.»

Former les nouveaux venus, contenir la gronde sans donner l’impression de museler les députés, aucune de ces missions inhérentes au chef de groupe ne semble avoir été accomplie avec succès par Richard Ferrand. Affaibli par son aller-retour express au gouvernement, l’ancien socialiste a fait preuve d’une discrétion sans faille à l’Assemblée tout le temps des débats sur la loi de moralisation de la vie publique. Gêné par sa propre mise en cause dans l’affaire des mutuelles de Bretagne, Richard Ferrand n’avait pas la légitimité pour exiger l’époussetage de la vie politique. En l’absence d’un chef pour les encadrer, la fraîcheur des nouveaux députés a vite tourné à l’amateurisme. Les élus LREM ont tour à tour été accusés d’être mutiques, incompétents, mal formés et pas fichus de penser par eux-mêmes. Au moment de les recadrer, Richard Ferrand s’est vu éclipsé par Emmanuel Macron qui a décidé de serrer la vis à sa place.

Autre critique venue des rangs d’En Marche sur les premiers pas de la législature, celle de Jean-Jacques Bridey, l’élu LREM du Val-de-Marne, livrée mardi sur RMC. «Excusez-moi du terme, mais l’APL, c’est une connerie. (…) Il ne faut pas annoncer ça. Nous sommes là pour réformer. Donc annonçons une réforme des APL, mais n’annonçons pas des systèmes comme ça qui énervent d’ailleurs nos concitoyens», a-t-il déploré. «Connerie», c’est aussi le terme qu’aurait employé Emmanuel Macron au sujet de cette baisse des APL.

Au moment de son élection à la tête du groupe LREM, le 24 juin, Richard Ferrand avait immédiatement assuré qu’il respecterait le principe de présidence tournante promis par la République en marche. Son poste, jurait-il, serait remis en jeu à mi-mandat, c’est-à-dire décembre 2019. Que cette échéance doit lui sembler lointaine désormais.

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Francois pelletant chanson Richard Ferrand

François Pelletant nous donne un avis sur la torpeur aoutienne qui se prête aux entretiens décalés….

Article repris par Francois Pelletant :

La torpeur aoûtienne se prête aux entretiens décalés. Richard Ferrand, le patron des députés LREM n’a pas perdu de temps, alors qu’une séquence de courtes vacances s’ouvre à l’Assemblée, avec la clôture de la session extraordinaire. Comme souvent dans ce genre d’exercice, l’interview donnée par Richard Ferrand à Paris Match ce jeudi 10 août, semble truffée de messages plus ou moins subliminaux, et qui viennent éclairer un peu la période compliquée qui s’achève pour la majorité.

Interrogé sur la chanson fétiche qui habite en ce moment ses pensées, Richard Ferrand avoue que «Should I Stay or Should I Go («Dois-je rester ou dois-je partir?», NDLR) des Clash» lui a «trotté dans la tête». Une référence probable à son départ précipité du gouvernement, à la suite de la polémique concernant un possible conflit d’intérêts concernant les mutuelles de Bretagne, révélée par Le Canard enchaîné. Et peut-être aussi à la session extraordinaire chaotique qui s’achève, et au cours de laquelle sa gouvernance du groupe de députés de la majorité a été remise en question. Mais tout va mieux puisque Richard Ferrand explique que c’est désormais «plutôt Oasis avec Don’t Look Back in Anger» («Ne regarde pas le passé avec colère») qui habite ses pensées. «Mais Julien Clerc [Utile] a une place particulière», tient-il encore à préciser.

Pour matiner cette confidence à demi-mots d’un peu d’humour, Richard Ferrand a renchéri ce jeudi sur Twitter: «I’ll Be Here Until the End of Time».

Autre message à caractère politique: Richard Ferrand tient à faire savoir que malgré les turbulences de ces dernières semaines, et certaines remontrances de l’Élysée sur l’organisation du groupe parlementaire, tout va pour le mieux entre lui et le président de la République. Aussi quand on demande au député de raconter son dernier fou rire: «C’était il y a quelque temps, avec le président de la République. Les raisons de ce fou rire nous appartiennent». L’allusion souligne que les relations sont étroites et toujours bonnes, et que les têtes pensantes de la majorité avancent donc toujours main dans la main. De quoi décourager ceux qui rêveraient encore de voir l’élu breton tomber en disgrâce. Et pour les autres, ce dernier laisse comprendre qu’il est toujours endurant et combatif. D’ailleurs s’il participait aux JO ce serait «le rugby, pour ses mêlées franches et ses troisièmes mi-temps conviviales»… À bon entendeur…

Le reste des messages de Richard Ferrand s’adresse plus directement à ses détracteurs, et laisse comprendre que même s’il essaie de prendre les choses avec détachement, le président du groupe REM en a quand même gros sur le cœur. À l’encontre de la presse d’abord, par laquelle la tempête est venue. Quand on l’interroge sur le métier de ses rêves lorsqu’il était enfant, Ferrand glisse: «Journaliste». «J’ai d’ailleurs eu la chance d’exercer ce métier quelques années. Je ne regrette pas d’en avoir changé», tient-il à faire savoir. Pour digérer son ressentiment, le député garde sur son livre de chevet: «Les œuvres complètes de Pierre Desproges, antidotes à la sottise qui permettent de se réconcilier en riant avec tous les travers de l’humanité et de s’endormir paisiblement».

Pour insister encore un peu sur le message, le député explique qu’il vient de terminer la relecture de «L’Honneur perdu de Katharina Blum» par Heinrich Böll. L’histoire d’une femme persécutée par une cabale médiatique dont elle n’arrive pas à connaître ‘origine ni la raison… Bref, de ses lectures, il a retenu un terme qu’il préfère entre tous dans la langue française: «Le respect. Même si la chose n’est pas la plus répandue».

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